Les principales organisations de bailleurs ont appelé leurs adhérents à annuler trois mois de loyers pour les petites entreprises.
Le paiement des loyers commerciaux sera-t-il tout simplement annulé ? La brèche avait déjà été ouverte jeudi 16 avril par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui avait demandé aux grandes foncières « d’annuler 3 mois de loyers pour les petites entreprises de moins de 10 salariés qui sont aujourd’hui fermées et qui n’ont pas le choix puisqu’elles sont fermées par arrêté ministériel ». Un appel entendu par les principales fédérations de bailleurs (la FSIF, l’AFG, l’ASPIM, le CNCC), ainsi que la FFA et la Caisse des dépôts et consignations, qui suite à une réunion organisée avec Bercy, ont appelé leurs adhérents à annuler trois mois de loyers pour les TPE. Il s’agit donc d’un nouveau levier de négociation pour les commerces qui ont été contraints de fermer et dont les bailleurs (sociétés ou particuliers) font toujours la sourde oreille quant à une réduction, si ce n’est une annulation de loyer.
SUSPENSION OU ANNULATION DE LOYERS, vers une négociation au cas par cas ?
« Nous appelons tous nos adhérents à accorder une annulation de trois mois de loyers, à l’exclusion des charges qui resteront dues puisqu’elles correspondent à des coûts réels encourus par les propriétaires même en période de fermeture des commerces », ont-elles expliqué dans un communiqué commun. Les entreprises qui ne sont pas contraintes de fermer, mais subissent également de plein fouet la crise du coronavirus, ne sont pas non plus oubliées. « Par ailleurs, nous demandons à nos adhérents d’engager des discussions avec leurs autres locataires connaissant des tensions de trésorerie, sur la base des différentes situations individuelles », peut-on lire dans ce communiqué.
Bercy va nommer un médiateur
Les fédérations de bailleurs, la FFA et la Caisse des dépôts tendent aujourd’hui la main aux fédérations de commerçants afin que puisse être établi d’ici les prochains jours, un code de bonne conduite des relations entre les bailleurs et les locataires commerciaux. De son côté, Bruno Le Maire a annoncé qu’un médiateur sera nommé afin notamment « de gérer de manière équilibrée les situations des autres entreprises en difficulté du fait de la crise ». « J’appelle les commerçants à travailler avec les bailleurs et le médiateur sur ce code et sur sa mise en œuvre », a-t-il ajouté. L’idée est d’entrer en négociation, il ne s’agit pas non plus de mettre à genoux de petits bailleurs, certains ont encore le crédit à payer, pour d’autres le loyer est souvent un complément de retraite. De leur côté, les commerçants qui n’encaissent plus aucun client n’ont pas le choix, ils ont donc besoin d’un geste solidaire. Cet appel de la fédération des bailleurs, après celui de Bruno Le Maire, met clairement la pression aux bailleurs qui n’entendent pas concéder la moindre réduction.